Yann Le Cun est un scientifique français, prix Turing en 2018, récompensé avec deux "collègues" célèbres, Geoffrey Hinton et Joshua Bengio, pour ses travaux sur les réseaux neuronaux profonds. Figure de proue de l’IA, Yann Le Cun est une référence mondiale que personne ne conteste, à commencer par Mark Zuckerberg qui lui confiera les rênes de la recherche chez Meta en 2013.

Yann Le Cun, né en 1960, est l’archétype du scientifique brillant, formaté de manière rigoureuse, dont le cursus ne laisse pas de place à l’improvisation : ingénieur ESIEE Paris en 1983 et Docteur es-sciences de l'université Curie en 1987.
En endossant le costume de responsable IA chez Meta, Le Cun emmène dans ses bagages une compétence unique, sa thèse de Doctorat ayant d’ailleurs porté de façon prémonitoire sur l’apprentissage automatique en IA, pour lequel il proposera une variante de l’algorithme de rétro propagation du gradient dans un réseau neuronal.
Bien qu’il ne soit pas un "loup affamé" d’honneurs, Yann Le Cun a été largement distingué par la communauté : lauréat IEEE Neural Network Pioneer Award en 2014 et membre de l'Académie des Sciences des USA, entre autres.
Enseignant à l’université de New York, il crée aussi le "Center for Data Sciences", qui travaille notamment sur les véhicules autonomes et c’est sans doute là qu’il se forgera une opinion très négative sur ce genre de véhicules, qui ne correspondent pas nécessairement à un besoin exprimé par les usagers et ne donnent pas toutes les garanties en matière de sécurité.
Yann Le Cun est l’un des grands personnages des réseaux neuronaux avec Rosenblatt ("perceptron") et Hinton (capsules, Prix Nobel de Physique), entre autres et il continue aujourd’hui sa croisade, cette fois dans le domaine de l’apprentissage non supervisé, qui selon lui devrait se substituer aux énormes bases de données d’entraînement de l’apprentissage supervisé.
Le Cun est l’auteur d’un livre très remarqué : "Quand la machine apprend", dans lequel il se positionne par rapport à d’autres philosophies, telles que le transhumanisme et la singularité.
Selon lui, l'IA n’est pas une ennemie dont il faudrait se protéger, en tout cas pas une menace pour l'humanité, le seul problème résidant "dans la façon dont nous allons nous adapter.
Aujourd'hui, il faut constamment apprendre, désapprendre et apprendre de nouveau".
Parmi ses grandes contributions, LeCun est souvent cité pour les applications des réseaux neuronaux en vision par ordinateur, là où sa technologie des convolutions fait merveille, mais aussi en NLP ("Natural Language Processing") et régressions pour les prévisions financières.
Souvent interrogé sur sa perception de l’avenir, Yann Le Cun apparaît comme quelqu’un de prudent, loin des paillettes.
Il pose un postulat clair sur les prévisions, qui d’après lui, sont toujours surestimées à court terme et sous-estimées sur le long terme.
Bien loin des théories de la singularité, Yann LeCun n’en pense pas moins que l’IA "peut amplifier l'intelligence humaine de la même manière que les machines ont amplifié notre force physique. C'est une opportunité pour décupler notre créativité et repousser les frontières de notre potentiel".
Plus étonnant, il estime que grâce au "deep learning", les algorithmes d'IA seront susceptibles d'acquérir un semblant de "sens commun", ce qui est au fond, la première marche vers la conscience.
Il ne croit cependant pas que les progrès exponentiels des technologies IA continueront sur leur lancée et atteindront probablement des limites physiques, sociétales et économiques (hiver ?).