C’est en 1995 que le canadien James Gosling et son équipe, ont créé chez Sun le langage Java, qui fête donc ses 30 ans d’existence. Il fait partie de ces quelques langages qui ont traversé toutes les modes et sont toujours incontournables. Fait d’armes significatif du personnage, Gosling n’a pas supporté le rachat de Sun en 2009 par Oracle, qu’il considérait comme un prédateur incompétent et a fait sécession pour conserver son libre arbitre et potentiel d’inventivité.

Contrairement à ce qui  se dit souvent, Java n’était pas un langage révolutionnaire. La plupart des ingrédients qui le constituaient existaient déjà. C’était le cas de la machine virtuelle, cette plate-forme d’exécution, ce "run time", qu’IBM avait inventé en 1972, avec la VM/370.
Nous étions alors en pleine période C++, "créé" par Bjarne Stroustrup chez AT&T en 1979, voire Smalltalk, le petit bijou d’Adèle Goldberg et Alan Kay (entre autres) chez Xerox en 1972.
Non, ce qui a fait le succès de Java, c’était sa simplicité. Gosling s’était certes inspiré de C++, mais il avait taillé dans le vif en supprimant tout ce qui lui paraissait dangereux : pas de pointeurs, pas d’héritage multiple, remplacé par le polymorphisme des interfaces, pour aboutir à un langage objet accessible par la grande masse des programmeurs.
Cette recherche de simplicité ne sera pas la marque de fabrique d’Anders Hejlsberg chez Microsoft pour C#, son concurrent désigné. Ce qui explique sans doute son relatif échec.
Certes tout n’a pas été parfait avec Java et son «ramasse miettes ("garbage collector"), inventé pour sa part par John McCarthy avec Lisp dans les années 60 au MIT, n’a pas été une réussite et il est probable que son passage chez Oracle avec le rachat de Sun, n’a pas été une bonne chose.
Quoi qu’il en soit, Java a 30 ans, le commencement de la maturité. Rendez-vous avec lui en 2095 pour son centenaire et nous inviterons à cette occasion quelques algorithmes programmeurs qui nous donneront leur ressenti…